Politique
Qui est Asma Rhlalou, la nouvelle maire de Rabat?
24/09/2021 - 11:26
Imane BenichouSNRTnews: Parlez-nous de votre parcours académique et professionnel.
Asma Rhlalou: Je suis titulaire d’un doctorat national en économie, obtenu en 2006 à l’Université de Perpignan, le sujet de ma thèse ayant porté sur les Centres régionaux d’investissement.
J’ai commencé ma vie professionnelle comme journaliste. J’ai rejoint, en 1997, la rédaction du quotidien francophone "L’Opinion", au service économique. J’ai aussi été correspondante, pendant deux ans, de la chaîne de télévision arabophone "MBC", pour laquelle j’ai couvert l’actualité nationale.
C’est à l’âge de 15 ans que j’ai commencé mes activités politiques au sein d’une formation partisane, que j’ai arrêté temporairement en 2007, pour me consacrer à ma carrière de journaliste. J’ai, par ailleurs, créé une association, baptisée "Aswar pour le développement durable", qui vient en aide aux jeunes en difficulté et aux femmes marginalisées, que je préside toujours.
Au cours des cinq dernières années, j’ai eu, en tant que députée, à lire attentivement une multitude de textes de projets de loi, en examiner le contenu pour voir s’ils sont à amender et enfin se prononcer par vote à leur sujet. Les séances de débat sont aussi instructives que particulièrement éprouvantes, puisqu’il s’agit de dégager la résultante des différentes positions exprimées.
En tant que membre du bureau de la Chambre des Représentants, ma fonction de secrétaire de la Chambre m’a amenée à m’initier aux règlements et traditions qui régissent cette institution pour participer à la gestion de ses activités.
Je n’ai cessé, durant ces années, de promouvoir les valeurs du RNI et de défendre ses prises de position à la Chambre des Représentants. A présent que je suis élue au Conseil de la ville de Rabat, je reviens à ma première passion, l’action de proximité au profit de la population.
Parallèlement à mes activités au sein de l’instance législative, je n’ai pas cessé mon action sociale à travers l’association "Aswar". Nous y recevons quotidiennement des citoyens qui cherchent notre soutien pour venir à bout de différentes difficultés de la vie quotidienne. Confrontés à des problèmes de santé, de scolarité des enfants et autres soucis de la vie courante, nombre de personnes dans l’embarras s’adressent à nous pour les aider à les surmonter.
Comment et pourquoi vous avez adhéré au RNI?
J’ai reçu, en 2015, une proposition pour rejoindre le Rassemblement national des indépendants (RNI). Je n’ai pas hésité longtemps avant de franchir le pas. Je me suis dit qu’il était temps de reprendre l’action politique, confortée par tout ce que j’ai pu apprendre à travers le journalisme et l’action sociale.
La volonté affichée du RNI de pousser les jeunes et les femmes à participer à l’action politique, en les intégrant dans ses rangs et en leur accordant des postes de responsabilités, a compté parmi mes principales motivations d’adhérer à ce parti.
Quelques temps après avoir rejoint les rangs du RNI, Aziz Akhannouch a été élu à la présidence du parti qui a connu une nouvelle dynamique. Le RNI allait, dès lors, mettre l’accent sur la dimension sociale du développement, en plaçant le citoyen au centre de ses préoccupations.
En 2016, le parti m’a accordé sa confiance et présenté ma candidature à la députation sur la liste nationale. J’ai été élue à la Chambre des représentants où j’ai rempli la fonction de Secrétaire, ainsi que celle de membre de la Commission des finances et du développement économique.
Avec toute mon expérience cumulée dans l’action politique et sociale, et ce avant même de rejoindre le RNI, je peux vous dire qu’Aziz Akhannouch a initié et promu une gouvernance du parti différente de celle des autres formations politiques. L’encouragement des femmes et des jeunes à s’impliquer dans l’action politique et à assumer des postes de responsabilités n’est pas seulement un slogan au RNI, c’est son mode de fonctionnement normal.
Quelles sont vos ambitions politiques et vos projets à Rabat?
J’ai la ferme intention, maintenant que j’ai été élue en tant que maire au Conseil de la ville de Rabat de redresser une situation financière des plus catastrophiques. La ville de Rabat supporte un déficit de 700 millions de dirhams et un endettement qui s’est aggravé au cours des dernières années. J’ai élaboré un programme à forte connotation sociale, qui va nécessiter une amélioration des recettes.
Je compte également lancer une plateforme numérique pour traiter les requêtes, remarques, critiques et plaintes des citoyens, avec obligation d’y répondre. La politique de proximité, c’est d’abord l’écoute.
La création de sociétés de développement local est, par ailleurs, susceptible d’améliorer à la fois les recettes de la ville et créer des opportunités d’emploi pour les jeunes.
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